Entreprises : conséquences de la hausse des taux bancaires

Contre toute attente, la hausse rapide des taux bancaires n’entrainerait pas un coup du crédit défavorable aux entreprises. Ainsi, elles semblent pour l’heure continuer à obtenir facilement des financements.

En effet, nous constatons une hausse croissante des taux d’intérêt depuis fin 2021 et cela devrait continuer dans les mois à venir. Face à cela, la Banque centrale européenne a choisi en juin 2022 d’augmenter ses taux directeurs en juillet et septembre.

Ainsi, du côté des entreprises, la hausse la plus conséquente touche le taux moyen des découverts. Plus précisément, la Banque de France annonce qu’au 1er trimestre 2022 que ce taux est de 2,90% contre 2,26% au trimestre précédent. Cette variation provient du fait que ce taux réagit de façon importante aux évolutions des taux d’intérêts, sachant qu’il suit directement la courbe des financements de marché. De plus, le taux moyen des crédits immobiliers des entreprises à lui aussi légèrement augmenté en atteignant 1,22% au 1er trimestre 2022 au lieu de 1,16% au précédent. En outre, le taux moyen des crédits à l’équipement reste stable en passant de 1,13% à 1,14%. Quant au taux des crédits de trésorerie échéancée, il connait une faible diminution en passant de 1,48% à 1,43% au 1er trimestre 2022.

Cependant, si l’augmentation des taux reste faible, le coût du crédit est en train de devenir inquiétant avant tout pour les PME. Ainsi, d’après une enquête de Bpifrance de juillet 2022, 19% des TPE-PME confient qu’il devient un frein, contre 8% en 2021.

 

Des taux bancaires anormalement bas

Selon le président de la Commission de financement des entreprises à la CPME, Germain Simoneau, le risque de la hausse des taux est modéré. Selon lui, « Les taux très bas, parfois inférieurs à 1 %, que l’on a pu observer ces dernières années représentaient une pratique économique anormale ». Ce dernier affirme que même une hausse de 3% ne pourrait pas constituer un risque économique systémique pour les PME.

Cependant, il est important de comparer l’augmentation des taux d’intérêt vis-à-vis de l’inflation. En effet, en cas d’inflation, l’argent va perdre de sa valeur et les taux d’intérêt vont avoir tendance à augmenter. Néanmoins, actuellement, les taux d’intérêts sont inférieurs à l’inflation qui avoisine les 6%. De ce fait, la situation est encore correcte pour les entreprises.

 

Des financements plus complexes pour les PME

Si la hausse des taux bancaires n’impacte pas encore les entreprises, la question de l’accès au financement préoccupe les PME. Cette inquiétude provient notamment de la hausse des niveaux d’endettements des PME durant la crise sanitaire. En effet, par ce biais, les entreprises ont vu baisser leur notation bancaire, complexifiant ainsi l’accès au crédit. Par ailleurs, cela ne semble pas encore pénaliser concrètement les entreprises.

Ainsi, selon l’enquête de Bbpifrance, 9% des entreprises déclarent connaître des problèmes pour obtenir un crédit à l’investissement, ce qui représente un niveau équivalent à l’année précédente. De plus, la Banque de France avance les données suivantes ; les crédits mobilisés par les entreprises correspondent à 1265,5 milliards d’euros à mai 2022, soit une hausse de 4,2% sur un an. En outre, les crédits des grandes entreprises ont augmenté de 5,8% contre 4,7% en avril 2022 et ceux des PME de 4,5% contre 4% en avril 2022.

Enfin, ce sont les ETI qui affichent un faible désendettement avec -1,6% en mai 2022 contre 2,2% le mois précédent.

 

L’Equipe Novances Gestion Finances