Le DAF doit-il être responsable de la stratégie RSE de l’entreprise ?

Uniquement 7% des sociétés en France attribuent la direction stratégique des initiatives durables à leur directeur financier. Pourtant, plus de 36% d’entre elles reconnaissent les problèmes de financement comme l’une des cinq principales entraves aux initiatives durables.

Pour quelle raison le directeur administratif et financier (DAF) devrait-il être chargé de la durabilité de son entreprise ? Alors que 13% des entreprises françaises affirment que leurs initiatives environnementales ont déjà des retombées positives sur leurs revenus et opportunités de profit, seulement 12% d’entre elles ont spécifiquement désigné le directeur financier, pourtant crucial à la stratégie d’investissement, comme le responsable de ces initiatives.

Seulement 7% des entreprises confient à leur DAF la responsabilité RSE

En dépit de la corrélation entre les initiatives environnementales et l’accroissement des bénéfices à long terme, les entreprises françaises n’intègrent que peu les directeurs financiers dans leur stratégie environnementale. Actuellement, seuls 7% des entreprises confient la direction stratégique des actions durables à leur directeur financier.

Cette responsabilité est plutôt confiée à d’autres responsables, tels que le PDG (24%), le Conseil d’Administration (22%), les Directeurs des Opérations (11%) et les Directeurs des risques (10%). Jusqu’à 36% des entreprises françaises identifient les problèmes de financement comme l’un des cinq principaux obstacles aux initiatives durables, tandis que 15% peinent à obtenir le soutien des principaux décideurs pour établir des mesures. Un accroissement des responsabilités du directeur financier pourrait pourtant remédier à cette situation.

Les initiatives durables : réelles opportunités financières ou charges supplémentaires ?

Bien que 87% des chefs d’entreprise français aient l’intention de maintenir ou d’accroître leurs investissements dans des initiatives durables d’ici à 2026 pour améliorer leurs rendements économiques, les entreprises françaises persistent à ériger des obstacles à cette avancée. Ainsi, 41% d’entre elles estiment éprouver des difficultés à évaluer leur retour sur investissement.

Cependant, un changement de perspective commence à s’observer. Les initiatives durables, autrefois perçues comme des obligations morales ou éthiques sont désormais considérées par les entreprises françaises comme des opportunités financières à long terme. En effet, 34% d’entre elles déclarent que les opportunités de revenus et de profit sont le principal moteur des investissements durables. Plus de la moitié des dirigeants (53%) anticipent un rendement financier positif sur leurs investissements au cours des cinq années à venir.

Bien que la gouvernance et la question du retour sur investissement des initiatives durables semblent constituer des obstacles, la difficulté de mesurer les émissions de gaz à effet de serre en est un autre. Ainsi, seulement 43% des entreprises sont capables de quantifier leurs émissions de gaz à effet de serre liées à leurs activités, et 12% d’entre elles ne parviennent pas à surveiller les émissions produites indirectement dans la chaîne d’approvisionnement.

L’équipe NOVANCES Gestion Finances